Dr Martin Juneau, M.D., FRCP

Cardiologue, directeur de l'Observatoire de la prévention de l'Institut de Cardiologie de Montréal. Professeur titulaire de clinique, Faculté de médecine de l'Université de Montréal. / Cardiologist and Director of Prevention Watch, Montreal Heart Institute. Clinical Professor, Faculty of Medicine, University of Montreal.

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L’OMS appuie la taxation des boissons sucrées

Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé conclut qu’il existe suffisamment de preuves montrant que l’imposition de taxes sur les boissons sucrées se solderait par une réduction de leur consommation.  En se basant sur les résultats obtenus dans certains pays qui ont imposé ce type de taxe, l’OMS estime que l’augmentation des prix des boissons sucrées est associée à une baisse proportionnelle de leur consommation, surtout pour des augmentations de prix de 20 % et plus.

Compte tenu du rôle joué par ces boissons dans l’épidémie d’obésité, les gouvernements peuvent donc jouer un rôle de premier plan dans la prévention des maladies chroniques qui découlent du surpoids, notamment les maladies du cœur, le diabète de type 2 et certains cancers. Les Philippines, l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord ont d’ailleurs récemment emprunté cette voie et tous ces pays prévoient instaurer une taxe sur les boissons sucrées au cours des prochaines années. Au Québec, une enquête de l’Institut de la statistique du Québec a révélé que 20 % des Québécois âgés de 15 ans et plus consomment des boissons sucrées au moins une fois par jour.  La Coalition québécoise sur la problématique du poids (Coalition Poids) et ses partenaires demande plusieurs années au gouvernement du Québec d’imposer une taxe sur les boissons sucrées pour prévenir et réduire l’obésité infantile.

Cette influence positive pourrait être d’autant plus grande si l’état subventionnait en parallèle des aliments sains comme les fruits et légumes frais pour diminuer leur prix et augmenter du même coup leur consommation. Les personnes à faibles revenus sont les plus affectées par ces variations de prix et, du point de vue de la santé, sont aussi celles qui peuvent le plus bénéficier de ces politiques fiscales.

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