Santé psychologique, bien-être, et la connexion cœur-corps-esprit

Santé psychologique, bien-être, et la connexion cœur-corps-esprit

L’American Heart Association (AHA) a récemment publié un énoncé scientifique intitulé « Psychological Health, Well-Being, and the Mind-Heart-Body Connection » dans lequel elle examine la contribution négative d’une mauvaise santé psychologique sur les maladies cardiovasculaires et la contribution positive d’une bonne santé psychologique sur la santé cardiovasculaire et la réduction des risques cardiovasculaires. Nous présentons ici un résumé en français de cet énoncé (traduction libre). 

Sur la base des données disponibles, les énoncés suivants ont été faits par le comité de l’AHA :

  • Il y a des données probantes montrant des associations claires entre la santé psychologique et les MCV et le risque de MCV ;
  • il y a de plus en plus de données qui indiquent que la santé psychologique peut être liée de manière causale aux processus biologiques et aux comportements qui contribuent aux maladies cardiovasculaires et les provoquent ;
  • la prépondérance des données suggère que les interventions visant à améliorer la santé psychologique peuvent avoir un impact bénéfique sur la santé cardiovasculaire ;
  • des mesures de dépistage simples peuvent être utilisées par les institutions de soins de santé pour évaluer l’état de santé psychologique des patients atteints ou à risque de maladie cardiovasculaire ;
  • il est recommandé de tenir compte de la santé psychologique dans l’évaluation et la prise en charge des patients atteints ou à risque de maladie cardiovasculaire.

 

L’Organisation mondiale de la santé définit la santé mentale comme « un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté ». La santé psychologique négative englobe la dépression, le stress chronique, l’anxiété, la colère, le pessimisme et l’insatisfaction face à la vie. La santé psychologique positive comporte également de multiples facettes et peut être caractérisée par un sentiment d’optimisme, un sens du but, de la gratitude, de la résilience, un affect positif (c’est-à-dire une émotion positive) et du bonheur.

Le cœur, le corps et l’esprit sont interconnectés et interdépendants. Les facteurs, les conditions et les états pathologiques (à la fois physiques et psychologiques) qui affectent un de ces trois composants d’une personne peuvent affecter les deux autres composants. Il est bien établi que les facteurs et les affections systémiques du corps, y compris le diabète, l’hypertension et l’hyperlipidémie, peuvent nuire au cœur et au système cardiovasculaire en général. Le développement de maladies cardiovasculaires telles que l’infarctus du myocarde (IM), l’insuffisance cardiaque, les AVC ou la nécessité de subir une revascularisation coronarienne peut également conduire au développement d’une santé psychologique négative (voir ici, ici, ici et ici). Bien que le tako-tsubo ou cardiomyopathie induite par le stress soit l’exemple le plus manifeste de la façon dont un état psychologique peut affecter négativement et immédiatement le cœur, un nombre croissant de données suggèrent également une relation plus large et à long terme dans laquelle la santé psychologique d’une personne peut affecter positivement ou négativement la santé cardiovasculaire, les facteurs de risque cardiovasculaire, le risque d’événements cardiovasculaires, et le pronostic cardiovasculaire au fil du temps. Cette relation entrelacée entre le cœur, le corps et l’esprit peut être appelée la connexion cœur-corps-esprit.

Un comité de l’AHA a été mandaté pour évaluer, synthétiser et résumer pour la communauté des soins de santé les connaissances à ce jour sur la relation entre la santé psychologique et la santé et les maladies cardiovasculaires (MCV) et pour suggérer des étapes simples pour dépister et ultimement améliorer la santé psychologique des patients atteints et à risque de maladies cardiovasculaires.

Impacts négatifs de la santé psychologique sur les MCV

La recherche a maintenant clairement démontré que les facteurs psychologiques négatifs, les traits de personnalité et les troubles de santé mentale peuvent affecter la santé cardiovasculaire. Bien que bon nombre de ces études aient pris en compte le risque de MCV en relation avec des émotions négatives spécifiques, de nombreux chercheurs ont souligné leur chevauchement et les effets supposés sont largement motivés par des dimensions sous-jacentes de la personnalité. Cependant, des expériences émotionnelles spécifiques ont des caractéristiques neurobiologiques et comportementales distinctes, et elles contribuent de manière unique au risque de MCV (voir ici, ici, ici et ici). La prise en compte des effets de ces émotions et états négatifs peut fournir un aperçu critique des mécanismes et des stratégies pour des interventions plus ciblées. Bien que de nombreuses études antérieures se soient concentrées sur des populations spécifiques (non généralisables) et aient souvent utilisé des mesures subjectives et autodéclarées de la maladie pour évaluer les résultats des maladies cardiovasculaires, des études plus récentes ont confirmé ces associations dans des populations plus diverses et généralisables et ont inclus des mesures dérivées de tests objectifs pour établir la présence de MCV.

Stress chronique et stresseurs sociaux
Il a été démontré que les événements stressants de la vie, les facteurs de stress chroniques et les niveaux élevés de stress perçu affectent la santé cardiovasculaire. Le stress psychologique peut résulter de nombreuses sources telles que les défis du travail, des relations interpersonnelles de mauvaise qualité ou insuffisantes, des difficultés financières et de la discrimination. Au-delà de ces types d’expériences stressantes, les personnes peuvent également être exposées à un stress traumatique si elles vivent ou sont témoins d’événements qui impliquent une menace pour leur sécurité. Des études ont démontré que l’exposition cumulée aux facteurs de stress quotidiens et l’exposition au stress traumatique peuvent augmenter le risque de MCV. Une méta-analyse d’études prospectives publiée en 2011 a révélé que le stress lié au travail était associé à un risque accru de 40 % d’événements cardiovasculaires. Une autre méta-analyse qui s’est concentrée sur le stress perçu par les patients, quelle qu’en soit la cause, et a inclus des données de 118 696 participants dans 6 études a révélé qu’un stress perçu élevé était associé à un risque accru de 27 % de maladie coronarienne et de mortalité causée par une maladie coronarienne. L’isolement social et la solitude, sources courantes de stress, sont également liés à un risque accru de MCV, une méta-analyse d’études prospectives révélant un risque accru de 50 % d’événements cardiovasculaires.

Colère et hostilité
Des cas de colère et d’hostilité peuvent précipiter une réponse indésirable du système nerveux sympathique. Une méta-analyse a révélé que l’induction de la rumination colérique était associée à une augmentation de la réactivité cardiovasculaire mesurée par la fréquence cardiaque, la pression artérielle diastolique et la pression artérielle systolique. La colère peut également augmenter de manière aiguë le risque d’événements cardiovasculaires indésirables. Une revue systématique d’études de cas croisés démontrant des taux plus élevés d’événements cardiovasculaires, y compris infarctus du myocarde/syndrome coronarien aigu (SCA), accident vasculaire cérébral et arythmie ventriculaire, dans les 2 heures suivant une explosion de colère.

La colère et l’hostilité chroniques ont également été associées à un risque accru de maladie coronarienne. Dans une méta-analyse de 25 études, la colère et l’hostilité étaient associées à une augmentation de 19 % des incidents coronariens dans les populations en bonne santé et à 24 % d’augmentation des événements récurrents chez les patients atteints de coronaropathie existante.

Anxiété
L’American Psychological Association définit l’anxiété comme « une émotion caractérisée par des sentiments de tension, des pensées inquiètes et des changements physiques comme une augmentation de la pression artérielle », suggérant la probabilité d’un lien entre l’anxiété et le risque de MCV. L’anxiété peut survenir sous la forme d’un état transitoire ou d’une tendance générale (c.-à-d. semblable à un trait) ou, lorsqu’elle est ressentie fréquemment ou de manière persistante à haute intensité et dans des contextes inappropriés, elle peut être une caractéristique d’un trouble clinique tel que le trouble anxieux généralisé. Aux États-Unis, la prévalence au cours de la vie des troubles anxieux est > 25 %.

Il existe certaines données probantes (voir ici et ici) qui suggèrent que l’anxiété est un facteur de risque d’hypertension, d’adiposité excessive et de tabagisme, ce qui peut accélérer l’athérosclérose. Plusieurs méta-analyses d’études examinant l’association de l’anxiété et des maladies cardiovasculaires ont été publiées, la plus grande méta-analyse a été réalisée en 2016, incluant 2 017 276 participants issus de 46 cohortes. L’anxiété était associée à un risque accru de 41 % de mortalité par MCV et à des types spécifiques de MCV, y compris la coronaropathie (+41 %), l’accident vasculaire cérébral (+71 %) et l’insuffisance cardiaque (+35 %).

Depression
La prévalence à vie du trouble dépressif majeur aux États-Unis est de 20,6 %, les femmes, les jeunes adultes et les personnes à faible revenu étant plus à risque. De nombreuses études ont montré que les personnes souffrant de dépression courent un risque accru de développer et de mourir d’une MCV. Plusieurs méta-analyses sur la dépression et les maladies cardiovasculaires ont été publiées, y compris une méta-analyse de 2014 incluant 893 850 participants issus de 30 études de cohorte prospectives menées en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Asie. Dans cette méta-analyse, la dépression était associée avec un risque accru de 30 % d’infarctus du myocarde et de 30 % d’incidence de coronaropathie. Ces associations sont restées significatives après ajustement pour les facteurs de confusion potentiels, y compris les facteurs sociodémographiques et les comportements de santé.

Une méta-analyse distincte portant sur 399 791 participants a également révélé que la dépression était associée à un risque 45 % plus élevé d’AVC. Bien que ces études se soient concentrées sur les incidents cardiovasculaires, il y a des données probantes (voir ici et ici) qui suggèrent que la dépression augmente le risque d’événements récurrents et de mortalité chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires existantes. Sur la base de ces résultats, l’AHA a publié un énoncé scientifique en 2014 recommandant que la dépression soit considérée comme un facteur de risque d’événements cardiovasculaires récurrents chez les survivants du syndrome coronarien aigu.

Le risque accru de MCV observé chez les patients souffrant de dépression peut être partiellement dû à des hausses des facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels. C’est l’obésité a reçu le plus d’attention, avec une méta-analyse de 19 études ayant trouvé une association bidirectionnelle significative qui était plus forte dans le sens de la dépression entraînant un risque accru d’obésité (+37 %).

Pessimisme
Le pessimisme se caractérise par la tendance à s’attendre à des résultats négatifs ou par la tendance à expliquer régulièrement les événements de manière négative. Un style explicatif pessimiste a également été lié à un sentiment de désespoir. Ces facteurs ont été associés au risque cardiovasculaire. Par exemple, dans une étude de cohorte prospective de 11 ans en Finlande qui a suscité beaucoup d’attention dans les médias, le pessimisme était un prédicteur significatif de la mortalité coronarienne, le risque ajusté étant le double parmi ceux du quartile le plus élevé par rapport au quartile le plus bas. Des travaux supplémentaires ont explicitement pris en compte les effets d’un construit connexe, ayant une perspective plus positive (voir la section Optimisme).

Impacts positifs de la santé psychologique sur les MCV

 Il n’y a pas de définition universelle unique d’une bonne santé psychologique. Aux fins de cet énoncé scientifique, la bonne santé psychologique comprend la présence de facteurs psychologiques positifs tels que le bonheur, l’optimisme, la gratitude, le sens du but, la satisfaction de la vie, le bien-être eudémonique (vertueux) et la pleine conscience. Bien que des travaux antérieurs aient noté certaines similitudes conceptuelles entre diverses facettes du bien-être psychologique positif, un nombre important de travaux suggèrent également que chaque facette se distingue de manière importante et, par conséquent, peut avoir des effets différents sur les résultats liés à la santé. Cette question a été abordée plus en détail ailleurs. Une bonne santé psychologique implique plus que la simple absence de facteurs psychologiques négatifs tels que la dépression, l’anxiété et le pessimisme, et l’absence de détresse psychologique n’implique pas nécessairement que les individus vivent activement un bien-être psychologique. Il convient de noter que bon nombre des études les plus rigoureuses sur les facteurs psychologiques positifs en relation avec des mécanismes biologiques ou comportementaux se sont efforcées, dans les limites des données disponibles, de démontrer que tout effet apparent se maintient même après avoir tenu compte de la dépression, de l’anxiété ou d’autres facteurs psychologiques négatifs. Cela comprend l’ajustement statistique et l’exclusion des personnes en grande détresse. Les résultats à ce jour suggèrent que les facteurs psychologiques positifs sont indépendamment associés à des avantages cardiovasculaires au-delà de la simple absence d’états négatifs.

Optimisme
L’optimisme se caractérise par un sentiment d’espoir et de confiance que les choses iront bien à l’avenir et par l’anticipation des meilleurs résultats possibles. De multiples études ont montré que l’optimisme est associé à des comportements plus sains, tels que plus d’activité physique, ne pas fumer, une alimentation saine, une meilleure qualité de sommeil, et des scores composites de santé cardiovasculaire plus élevés (voir ici, ici et ici). Un état d’esprit optimiste a été associé à un vieillissement en bonne santé et à un risque plus faible de MCV, y compris d’AVC et d’insuffisance cardiaque, et à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues. Une étude a révélé que les femmes ayant des scores d’optimisme plus élevés présentaient une progression plus lente de l’athérosclérose dans leurs artères carotides. Une méta-analyse récente qui comprenait 15 études observationnelles et 220 391 personnes a révélé que des niveaux plus élevés d’optimisme étaient associés à une diminution de 35 % du risque d’événements cardiovasculaires incidents et une diminution de 14 % du risque de mortalité toutes causes confondues. Cette association a été observée chez les hommes et les femmes et est restée significative après ajustement pour la dépression. Il convient de noter que ce degré d’association pour l’optimisme était similaire. à celle des facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels. Dans deux cohortes épidémiologiques d’hommes et de femmes, les individus les plus optimistes avaient une durée de vie plus longue de ≈ 10 % et une plus grande probabilité ajustée de survivre jusqu’à 85 ans ou plus.

Chez les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires établies, l’optimisme a également été associé à des résultats cardiovasculaires plus favorables (voir ici et ici). Dans l’étude GRACE (Gratitude Research in Acute Coronary Events), qui a évalué le degré d’optimisme chez 164 patients atteints de syndrome coronarien aigu, puis a suivi ces personnes pendant 6 mois, un optimisme plus élevé était associé à une diminution de 8 % du risque de réadmission cardiaque à l’hôpital.

Sentiment d’avoir un but dans la vie, d’être utile
Le sentiment d’avoir un but dans la vie peut être défini de plusieurs façons, mais il est généralement conceptualisé comme trouver un sens à sa vie quotidienne et être motivé et dirigé par ses valeurs et ses objectifs de vie. À l’instar des adultes optimistes, les adultes ayant un plus grand sens du but ont un style de vie et des facteurs de risque cardiovasculaire plus favorables, comme moins de tabagisme, plus d’activité physique, moins d’abus d’alcool et de drogues, et un meilleur contrôle de la glycémie. Un plus grand sens du but dans la vie a été associé à une meilleure santé cardiovasculaire, à la longévité et à un risque réduit de MCV, y compris une diminution du risque à la fois d’infarctus du myocarde et d’AVC. Les adultes plus âgés qui ont un plus grand sens de la vie avaient également un risque de mortalité plus faible, même après avoir pris en compte dépression, handicap et autres comorbidités. Une méta-analyse comprenant 10 études prospectives et >130 000 participants a révélé qu’avoir un plus grand sens de la vie était associé à une diminution de 17 % du risque des deux événements cardiovasculaires et de la mortalité toutes causes confondues.

Bonheur, affect positif
Le bonheur est une forme d’affect positif, caractérisé par un état de bien-être positif et de contentement. Les personnes heureuses ont tendance à mieux dormir, à faire plus d’exercice, à mieux manger et à ne pas fumer. Dans une étude de cohorte prospective, les individus qui ont été évalués par des observateurs formés comme affichant un affect plus positif avaient un risque d’incidence de coronaropathie inférieur de 22 %. D’autres travaux (voir ici et ici) ont montré que l’affect positif protège contre la progression de la maladie dans le contexte du diabète et d’autres conditions cardiométaboliques. Dans une étude des participants à la NHANES (National Health and Nutrition Examination Study) I NHEFS (Epidemiological Follow-Up Study), les patients diabétiques avec un affect positif plus élevé présentaient un risque réduit de mortalité de 13 % sur 10 ans de suivi dans les modèles ajustés à plusieurs variables. Cependant, dans l’étude Million Women Study, il n’y avait aucune association entre le bonheur et le risque de mortalité après tenu compte de l’état de santé, bien que des inquiétudes aient été soulevées quant à la méthodologie de l’étude.

Pleine conscience
La pleine conscience peut être définie de plusieurs façons. Aux fins de cet article, la pleine conscience peut être définie comme une conscience présente, instantanée et sans jugement de ses pensées, émotions et actions. La pleine conscience peut aussi être une forme de méditation, et les avantages potentiels de la méditation sur les MCV ont déjà été passés en revue. La pratique de la pleine conscience permet d’être plus conscient et d’avoir plus de contrôle sur ses réponses émotionnelles aux expériences de la vie quotidienne. La pleine conscience est associée à moins de stress, plus de compassion et des niveaux de bien-être plus élevés (voir ici, ici et ici). En ce qui concerne les facteurs de risque cardiaque, des données d’étude modestes suggèrent que des niveaux plus élevés de pleine conscience sont associés à une probabilité plus faible d’avoir des facteurs de risque cardiovasculaire. La pleine conscience a été associée à une moindre consommation de tabac et à une plus grande probabilité de ne pas fumer, à des niveaux d’activité physique plus élevés, à une alimentation plus restreinte, à une glycémie à jeun <100 mg/dL et à un indice de masse corporelle inférieur (voir ici, ici et ici). Il n’existe aucune étude à ce jour sur l’association de la pleine conscience et des paramètres cardiovasculaires importants. Pourtant, un énoncé scientifique de l’AHA a conclu que la méditation était un complément raisonnable à d’autres méthodes de réduction des risques cardiovasculaires compte tenu de son faible coût et risque et de ses avantages potentiels.

Autres facteurs positifs
D’autres facteurs psychologiques positifs ont été liés à un risque réduit de MCV, y compris la vitalité émotionnelle (un marqueur d’avoir un sentiment d’énergie positive et la capacité de réguler efficacement les émotions), la gratitude, la résilience et le bien-être psychologique général, bien que la quantité de données d’études à ce jour soit extrêmement limitée. Dans une étude de cohorte basée sur la population de 6 025 adultes sans coronaropathie au départ qui ont été suivis pendant une moyenne de 15 ans après l’entretien de référence, ceux qui avaient des niveaux plus élevés de vitalité émotionnelle avaient un risque relatif moindre (-19 %) de développer une maladie coronarienne, par comparaison à ceux dont les niveaux de vitalité sont inférieurs, avec une relation dose-réponse significative.

Dans l’étude English Longitudinal Study of Ageing (n=4 925), les personnes âgées qui des niveaux plus élevés de bien-être psychologique étaient plus susceptibles de maintenir une santé cardiovasculaire favorable (défini comme étant un non-fumeur, ne souffrant pas de diabète et ayant des niveaux sains de pression artérielle, de cholestérol et d’indice de masse corporelle) à chacun des 3 points temporels sur les 8 années de suivi. Le bien-être psychologique était également associé à une réduction de 29 % du risque de mortalité cardiovasculaire dans les modèles ajustés à plusieurs variables.

La gratitude est le trait affectif d’apprécier et de remercier les gens et les expériences de sa vie. De petits essais cliniques (voir ici) évaluant une intervention de gratitude (par exemple, tenir un journal de gratitude) ont suggéré des améliorations de la pression artérielle, du sommeil, des biomarqueurs inflammatoires et de la variabilité de la fréquence cardiaque. Chez les patients atteints de syndrome coronarien aigu, la gratitude était associée à une augmentation de l’observance médicamenteuse autodéclarée, bien qu’elle n’ait pas été associée à moins de réadmissions cardiaques.

La résilience est la capacité de maintenir une fonction psychosociale et physique stable en réponse au stress ou à l’adversité et d’atténuer les processus préjudiciables liés à de telles expériences. À ce jour, les résultats des études sur les effets sur les résultats cardiovasculaires sont très limités et mitigés (voir ici et ici).

Conclusions

Les résultats des études à ce jour sur la santé psychologique et les MCV peuvent être résumés comme suit :

  • La santé psychologique est une composante importante du bien-être/bien-être des patients atteints ou à risque de MCV.
  • L’esprit, le cœur et le corps sont tous interconnectés et interdépendants dans une relation que l’on peut appeler la connexion esprit-cœur-corps.
  • Il existe un ensemble substantiel de données de bonne qualité montrant des associations claires entre la santé psychologique et les maladies cardiovasculaires et le risque.
  • Il y a de plus en plus de preuves que la santé psychologique peut être liée de façon causale aux processus et comportements biologiques qui contribuent aux maladies cardiovasculaires et les provoquent.
  • La prépondérance des données suggère que les interventions visant à améliorer la santé psychologique peuvent avoir un impact bénéfique sur la santé cardiovasculaire. Des mesures de dépistage simples peuvent être utilisées par les cliniciens en soins de santé pour les patients atteints ou à risque de maladie cardiovasculaire afin d’évaluer l’état de santé psychologique.
  • Il est recommandé de tenir compte de la santé psychologique dans l’évaluation et la prise en charge des patients atteints ou à risque de maladie cardiovasculaire.

Les MCV ne doivent pas être traitées comme une entité isolée, mais plutôt comme une partie d’un système intégré dans lequel l’esprit, le cœur et le corps sont interconnectés. Tant l’état psychologique positif que l’état psychologique négatif semblent affecter directement la santé cardiovasculaire et le pronostic. Le bien-être et le bien-être impliquent non seulement des facteurs physiques, mais aussi psychologiques. Les cliniciens doivent s’efforcer de traiter non seulement l’état de la maladie, mais aussi le patient et la personne dans son ensemble.

Prévenir les maladies cardiovasculaires, c’est aussi prévenir le cancer !

Prévenir les maladies cardiovasculaires, c’est aussi prévenir le cancer !

Au Canada, le cancer et les maladies cardiovasculaires sont respectivement la première et deuxième cause de mortalité, étant responsables à eux seuls d’environ 55 % de tous les décès annuels.  On considère habituellement ces deux grandes classes de maladies comme des phénomènes complètement distincts, sans aucun lien entre les deux : d’un côté, les ravages causés par le cancer sont une conséquence de la croissance incontrôlée des cellules, menant au développement de tumeurs qui envahissent les organes et perturbent leur fonctionnement normal ; de l’autre, les maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde et l’AVC sont plutôt des maladies ischémiques, c’est-à-dire causées par une croissance anormale d’amas cellulaires (plaques) dans la paroi des artères qui bloquent la circulation sanguine vers le cœur et le cerveau. 

 

Points communs

Malgré ces manifestations cliniques très différentes, plusieurs indices suggèrent que le développement du cancer et des maladies cardiovasculaires pourraient faire intervenir des phénomènes similaires. Par exemple, il est frappant de constater que la plupart des principaux facteurs qui haussent le risque de maladies cardiovasculaires représentent également des facteurs de risque pour plusieurs types de cancers (Tableau 1), ce qui implique l’existence de certains points communs dans la progression de ces deux classes de maladies.

Tableau 1.  Facteurs de risque communs aux maladies cardiovasculaires et au cancer.

Une caractéristique fondamentale  de l’ensemble de ces facteurs de risque communs aux maladies cardiovasculaires et au cancer (tabagisme, sédentarité, mauvaise alimentation, obésité, diabète) est de promouvoir le développement de conditions inflammatoires chroniques.  Puisqu’il est clairement établi que l’inflammation joue un rôle absolument essentiel dans la progression de l’athérosclérose responsable des accidents cardiovasculaires (voir notre article à ce sujet) ainsi que dans le développement de plusieurs types de cancers, il est donc très probable que cette inflammation représente une « racine du mal » commune aux deux maladies. Ceci est particulièrement bien illustré par les résultats de l’étude CANTOS, où il fut montré qu’un anticorps neutralisant la protéine inflammatoire interleukine-1b diminuait à la fois le risque d’accidents cardiovasculaires et de cancer, celui du poumon notamment.

Hausse de cancers

Les résultats d’une étude récente viennent renforcer ce lien étroit entre les maladies cardiovasculaires et le cancer. Dans cette étude, les chercheurs ont tiré profit des bases de données de recherche IBM MarketScan 2009-2019, qui contiennent des données anonymisées pour environ 161 millions de patients, y compris les dossiers de réclamations d’assurance maladie pour des services d’hospitalisation, les visites ambulatoires et les médicaments sur ordonnance ambulatoires. Parmi cette cohorte, ils ont identifié 27 millions d’individus âgés de 18 ans et plus, sans diagnostic de cancer durant les 2 premières années d’inscription aux bases de données, et les ont par la suite classifiés en deux grands groupes selon la présence ou l’absence d’une maladie cardiovasculaire.  Les patients atteints d’une maladie cardiovasculaire (MCV) ont été à leur tour séparé en deux autres groupes selon la nature de leur maladie, soit les MCV avec athérosclérose (aMCV) ou sans athérosclérose (naMCV) (des exemples de chacun des deux types de MCV sont présentés au Tableau 2).

Tableau 2.  Exemples de maladies cardiovasculaires attribuables ou non à l’athérosclérose.

L’analyse des nouveaux cas de cancers touchant ces populations dans les années suivantes montre clairement que la présence d’une maladie cardiovasculaire augmente significativement le risque de cancer futur, ce risque étant particulièrement plus élevé chez les patients atteints d’une MCV avec athérosclérose (Figure 1). Après avoir tenu compte de différents facteurs de confusion possibles (âge, sexe, diabète, hypertension, maladie rénale, hyperlipidémie, utilisation de statines, statut socio-économique), les auteurs ont calculé que le rapport des risques de cancer était environ 20 % (HR= 1,19) plus élevé pour les patients ayant une MCV avec athérosclérose et de 10% plus élevée pour les patients ayant une MCV sans athérosclérose (HR=1,08) comparativement à ceux sans MCV.

Figure 1. Influence des maladies cardiovasculaires sur l’incidence future de cancer.  Les résultats représentent les nouveaux diagnostics cumulés d’un cancer (tous types confondus, à l’exception des cancers de la peau autres que le mélanome) chez 27 millions d’individus qui étaient au départ sans maladie cardiovasculaire (ligne noire) ou atteints d’une maladie cardiovasculaire sans (ligne bleue) ou avec (ligne rouge) athérosclérose. Adapté de Bell et coll. (2023).

Une analyse plus détaillée a révélé que le risque de certains types de cancers est particulièrement élevé chez les patients touchés par une MCV avec athérosclérose (Figure 2).  C’est notamment le cas du cancer du poumon, avec une hausse de près de 3 fois du risque, possiblement parce que la plupart de ces cancers sont liés au tabagisme, lui-même un important facteur de risque de MCV.  Par contre, le risque de cancer du poumon demeure plus élevé qu’en absence de MCV (HR=1,43), même après avoir tenu compte de l’usage du tabac par les participants, et il est donc probable que cette hausse reflète réellement une association entre la présence d’une MCV et un risque accru du cancer du poumon. Les résultats de l’étude CANTOS mentionnée plus tôt, où un médicament anti-inflammatoire réduisait à la fois le risque de MCV et de cancer du poumon, pourraient suggérer que l’inflammation chronique contribue à ce plus haut risque.

Figure 2.  Variation du risque d’incidence de différents cancers associée à la présence d’une maladie cardiovasculaire causée par l’athérosclérose.  Adapté de Bell et coll. (2023).

Il faut aussi noter que la présence d’une MCV avec athérosclérose double le risque des cancers du cerveau et du foie.  Cette association est particulièrement intéressante dans le cas du cerveau, car les facteurs qui augmentent le risque de ce cancer demeurent très mal compris et la prévention des MCV pourrait donc s’avérer une approche prometteuse pour réduire le risque de ces cancers souvent incurables. À l’autre bout du spectre, on peut noter que le risque de plusieurs cancers influencés par les hormones (sein, utérus, ovaire, prostate) est plutôt diminué en présence d’une MCV avec athérosclérose (des diminutions similaires sont également observées pour les MCV sans athérosclérose).  Ce résultat étonnant demeure toutefois à être confirmé, car une analyse rétrospective d’études réalisées auprès de femmes atteintes d’un cancer du sein indique qu’un accident cardiovasculaire était associé avec une hausse de 60 % du risque de récidive du cancer du sein et de 60 % du risque de mortalité associé à ce cancer. Selon cette étude, il semble que suite à l’infarctus, la réponse immunitaire est reprogrammée pour devenir immunosuppressive, ce qui empêche l’élimination des cellules cancéreuses par les lymphocytes T tueurs (CD8).

Lien bidirectionnel

Si une MCV augmente le risque de plusieurs cancers, l’inverse est aussi vrai : on sait depuis les travaux de Armand Trousseau (1801-1867) que les patients atteints d’un cancer sont à très haut risque de développer des problèmes de coagulation comme les thromboses veineuses profondes (phlébites).  En plus de hausser le risque d’embolie pulmonaire, cette hypercoagulabilité (nommée syndrome de Trousseau) peut également affecter les artères qui irriguent le cœur et le cerveau et donc augmenter significativement le risque d’infarctus et d’AVC.  Par exemple, une étude récente a montré que dans les six mois qui suivent le diagnostic d’un cancer, le risque d’infarctus du myocarde est triplé et celui d’AVC est doublé comparativement à la population en général.   Un accident cardiovasculaire peut même être un signe annonciateur de la présence d’un cancer non diagnostiqué : par exemple, une étude a rapporté que le risque de thromboses artérielles était quintuplé dans le mois précédent le diagnostic de cancer.   Il y a donc clairement un lien bidirectionnel entre les MCV et le cancer, chaque type de maladie pouvant influencer le développement de l’autre.

Une pierre, deux coups

En termes de prévention, cette interaction étroite entre le cancer et les maladies cardiovasculaires suggère qu’il est possible de faire d’une pierre deux coups et de réduire simultanément le risque d’être touchés par ces deux maladies en adoptant un mode de vie sain.   Cesser de fumer, faire de l’exercice, demeurer aussi mince que possible et remplacer la consommation d’aliments ultratransformés par une alimentation riche en végétaux sont tous des moyens concrets (et à la portée de tous) de renverser l’inflammation chronique et ainsi réduire le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et des maladies chroniques en général.

Les meilleurs types d’alimentation pour prévenir les maladies cardiovasculaires

Les meilleurs types d’alimentation pour prévenir les maladies cardiovasculaires

Bien qu’il est clairement établi depuis plusieurs années que la nature de l’alimentation exerce une énorme influence sur la santé cardiovasculaire, il existe encore énormément de confusion sur les meilleures façons de s’alimenter pour optimiser cet impact positif et réduire le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC. Comme nous l’avons mentionné auparavant, l’origine de cette confusion provient en majeure partie de visions diamétralement opposées du rôle des sucres et des gras dans la progression de l’athérosclérose et de l’émergence des maladies cardiovasculaires. Cette controverse a mené au développement d’un grand nombre de régimes alimentaires qui restreignent plus ou moins sévèrement l’apport en un ou l’autre de ces nutriments, et même, dans certains cas, excluent totalement certains aliments.  L’apparition d’un nombre impressionnant de livres, de sites internet ou d’articles vantant (ou dénigrant) certains de ces régimes fait donc en sorte que la population est littéralement bombardée d’informations contradictoires et qu’il peut en conséquence devenir difficile de s’y retrouver.

Simplicité au menu

Pourtant, l’examen attentif des résultats des études qui se sont penchées sur le lien entre l’alimentation et la santé cardiovasculaire montre que bien manger est quelque chose de beaucoup plus simple qu’on pense. Chaque 5 ans, une mise à jour des dernières recherches réalisée par un groupe d’experts du USDA permet d’établir les aliments et les modes d’alimentation les plus susceptibles de favoriser la santé (la dernière version, parue en 2021, peut être consultée ici) et cette synthèse est utilisée par l’American Heart Association (AHA) pour établir une liste de recommandations nutritionnelles destinées plus spécifiquement à l’amélioration de la santé cardiovasculaire (Tableau 1). Ce qui frappe de ces recommandations, c’est leur grande simplicité : en gros, beaucoup de végétaux (fruits, légumes, légumineuses, noix), un apport modéré en aliments d’origine animale (principalement poisson, volailles et produits laitiers allégés) et peu d’aliments transformés contenant des farines raffinées, des sucres ajoutés ou du sel. Ces recommandations laissent donc énormément de latitude pour manger sainement, sans avoir pour autant  à adopter les comportements extrêmes suggérés par certains régimes.

Tableau 1. Recommandations nutritionnelles de l’AHA pour optimiser la santé cardiovasculaire. Adapté de Gardner et coll. (2023). Notez que le tableau omet une autre recommandation de l’AHA, soit d’adapter l’apport en nourriture pour correspondre aux besoins énergétiques et éviter le surpoids, puisque l’apport calorique total est une variable qui est largement indépendante du type de régime alimentaire adopté.

Comparaison des régimes alimentaires

Ceci est particulièrement bien illustré par une étude récente qui a examiné le degré de conformité aux recommandations de base de l’AHA de 10 régimes alimentaires qui sont actuellement en vogue (Tableau 2).  Bien que ces régimes aient tous en commun de restreindre l’apport en sucres ajoutés et en aliments transformés, ils diffèrent parfois énormément selon la place qu’ils font à certains aliments.  Selon leur degré de restriction ou d’exclusion de certains aliments, on peut classer ces régimes en 3 grandes catégories :

Tableau 2.  Principales caractéristiques des régimes alimentaires analysés dans l’étude.

  • Les régimes peu restrictifs : Les régimes méditerranéen et DASH (Dietary Approach to Stop Hypertension) peuvent être considérés comme des régimes alimentaires très peu restrictifs, qui incluent une grande variété d’aliments d’origine végétale et certains produits d’origine animale (volaille, poisson).
  • Les régimes moyennement restrictifs : Bien qu’ils excluent tous les viandes rouges et la volaille, les régimes végétariens sont plus ou moins restrictifs selon qu’ils permettent un apport en poissons (pesco-végétarien), en produits laitiers (lacto), en œufs (ovo) ou les deux (ovo-lacto). Les régimes faible en glucides (low-carb) et faibles en gras (low-fat) peuvent eux aussi être considérés moyennement restrictifs, dans la mesure où ils restreignent l’apport en certains aliments riches en un ou l’autre de ces nutriments (par exemple, restriction de céréales pour le low-carb et de noix et d’huiles végétales pour le low-fat).
  • Les régimes très restrictifs : On trouve dans cette catégorie les modes d’alimentation végane (aucun produit d’origine animale), très faible en gras (<10% des calories, la plupart du temps combiné avec une alimentation végane), ainsi que les régimes cétogène (très faible en glucides) et paléolithique (aucun aliment développé après le passage des chasseurs-cueilleurs vers l’agriculture au Néolithique).

Le degré de conformité de ces régimes aux différentes recommandations de l’AHA a été évalué par un groupe d’experts pour déterminer lesquels d’entre eux représentaient les meilleures modes d’alimentation pour favoriser la santé cardiovasculaire. Tel qu’indiqué au Tableau 3, cette analyse a révélé des différences significatives entre les régimes et permis d’identifier les premiers de classe et les cancres parmi ceux-ci.

Tableau 3. Degré de conformité de différents régimes alimentaires aux recommandations nutritionnelles de l’American Heart Association. * Les sources de protéines considérées adéquates par l’AHA  sont une prédominance de protéines végétales (légumineuses, noix), un apport en poissons/crustacés (pour les oméga-3), les produits laitiers réduits en gras au lieu des produits entiers et les viandes maigres au lien des coupes grasses.** Chez certaines personnes, jusqu’à 30 % des repas sont pris à l’extérieur de la maison.

  • Mention « excellente » (scores de 86-100): Le régime DASH (et ses variantes Nordique et Baltique) se classe bon premier pour sa parfaite adhérence aux recommandations de l’AHA.  Initialement développé contre l’hypertension, ce mode d’alimentation a des impacts positifs additionnels en raison de son contenu en glucides complexes, en protéines et en gras de qualité (principalement de source végétale). Les régimes méditerranéens et végétariens (pesco et ovo/lacto) obtiennent eux aussi d’excellents scores, en accord avec les nombreuses études qui ont montré un impact positif de ces régimes sur la santé cardiovasculaire.
  • Mention « bien » (scores de 78) : Les régimes végane et faible en gras possèdent plusieurs qualités, mais reçoivent une note inférieure aux précédents en raison du plus faible apport en bons gras insaturés. Ces régimes plus restrictifs sont également moins faciles à respecter à l’extérieur de la maison et font souvent une place plus importante aux produits transformés (voir notre article à ce sujet).
  • Mention « passable » (scores 64-72) : Les problèmes des régimes végane et faible en gras sont encore plus accentués pour les régimes très faibles en gras, notamment en ce qui a trait à un apport adéquat en gras insaturés de qualité (noix, graines, huiles végétales). Il faut néanmoins mentionner que si ces régimes très restrictifs semblent moins recommandables à la population en général que les meilleurs régimes mentionnés plus tôt, plusieurs études ont montré qu’ils peuvent améliorer la santé de patients ayant des antécédents d’accidents cardiovasculaires lorsque combiné à un programme intensif d’exercice et de gestion du stress (voir notre article à ce sujet).
  • Mention « échec » (scores 31-53) : Selon cette analyse, les régimes paléo et kéto arrivent loin derrière en termes de conformité aux recommandations de l’AHA. Le régime kéto fait à cet égard particulièrement piètre figure, notamment en raison de l’exclusion quasi complète des sources de glucides complexes (fruits et légumes, céréales complètes, légumineuses) qui jouent des rôles essentiels dans le maintien de la santé cardiovasculaire (voir notre article à ce sujet).  Un apport élevé en gras préconisé par ce régime est également associé à un apport plus élevé en énergie (et donc un risque de surpoids), ainsi qu’à une hausse marquée du cholestérol-LDL et du risque d’accidents cardiovasculaires.

Globalement, ces résultats montrent que les principes de base d’une alimentation optimale la santé cardiovasculaire sont très simples : il s’agit de privilégier un apport régulier en végétaux (fruits, légumes, légumineuses) et en grains entiers, de choisir préférentiellement les poissons/crustacés et les volailles comme sources de protéines animales et de minimiser l’apport en aliments transformés, qui contiennent la plupart du temps trop de sucres ajoutés, de sel et de gras saturés.  Adopter des régimes beaucoup plus restrictifs qui restreignent sévèrement le gras ou le sucre ou encore qui éliminent complètement certaines classes d’aliments n’est donc absolument pas nécessaire, et peut même s’avérer néfaste pour la santé du coeur.

Une quantité et une fréquence de marche modérées sont associés à des bienfaits pour la santé

Une quantité et une fréquence de marche modérées sont associés à des bienfaits pour la santé

Plusieurs études ont montré que la marche pratiquée régulièrement, en particulier à 8 000 pas/jour ou davantage, diminue le risque de mortalité prématurée (voir notre article sur le sujet). 8 000 pas équivalent à environ 5 km ou 1 h 15 min de marche, selon la longueur de chaque pas et la vitesse de marche. Dans une étude récente, des chercheurs du Japon et des États-Unis se sont demandé quelle est la fréquence optimale pour bénéficier des effets favorables de la marche sur la longévité. Autrement dit : est-il nécessaire de marcher autant que 8 000 pas tous les jours de la semaine ou quelques jours par semaine pourraient-ils suffire pour obtenir le maximum de bienfaits pour la santé?

Les 3101 participants adultes dans une étude de cohorte américaine (National Health and Nutrition Examination Surveys (NHANES), 2005–2006) ont été répartis en trois groupes selon le nombre de jours par semaine où ils ont marché 8 000 pas ou plus (0 jour, 1-2 jours et 3-7 jours). Le nombre de pas marchés quotidiennement a été mesuré par un accéléromètre porté par chacun des participants durant une semaine, au début de l’étude d’une durée de 10 ans.

  • 632 (20%) participants marchaient moins de 8000 pas à chacun des 7 jours de la semaine
  • 532 (17%) participants marchaient 8000 pas ou plus 1 à 2 jours par semaine
  • 1937 (63%) participants marchaient 8000 pas ou plus 3 à 7 jours par semaine.

Durant les 10 années de suivi, il y a eu 439 décès (mortalité de toutes causes), incluant 148 décès causés par une maladie cardiovasculaire. Comparé aux participants qui ont marché moins de 8000 pas/jour tous les jours de la semaine, ceux qui ont marché 8000 pas ou plus 1 ou 2 jours par semaine ou 3 à 7 jours par semaine avaient un risque moins élevé de mortalité de toutes causes de 14,9 et 16,5%, respectivement.   Le risque de mortalité due à une maladie cardiovasculaire était 8,1% moins élevé chez les participants qui ont marché 8000 pas ou plus 1 ou 2 jours par semaine et 8,4% moins élevé chez les participants qui ont marché 8000 pas ou plus 3 à 7 jours par semaine.

L’association dose-réponse pour la mortalité de toutes causes et de cause cardiovasculaire était curvilinéaire, c.-à-d. que l’association favorable atteint un plateau à 3 jours par semaine. Par ailleurs, des analyses de sensibilité utilisant un seuil moins élevé (6000 pas/jour) ou plus élevé (10 000 pas/jour) ont donné des résultats similaires. Des analyses stratifiées selon l’âge indiquent que les participants âgés de moins de 65 ans qui marchaient 8000 pas quotidiennement 1 à 2 jours ou 3 à 7 jours par semaine avaient un risque moins élevé (-7,4% et -7,8%, respectivement) de mortalité prématurée (-19,9% et -27,7% pour les participants âgés de 65 ans et plus), par comparaison aux participants qui marchaient moins de 8000 pas/jour tous les jours de la semaine. Des analyses selon le sexe indiquent des diminutions du risque de mortalité de toutes causes chez les deux sexes : un peu moins chez les femmes (-11,6% et -12,2% pour 1-2 jours et 3 à 7 jours à plus de 8000 pas quotidiennement par semaine) que chez les hommes (-20,8% et -23,8%).

Les résultats de cette étude suggèrent qu’il est possible d’obtenir des bénéfices substantiels pour la santé en ne marchant que quelques jours par semaine. C’est une excellente nouvelle pour les personnes qui ne peuvent faire de l’exercice régulièrement, par exemple à cause du travail ou d’obligations familiales.

Akkermansia muciniphila : une bactérie essentielle au maintien d’une bonne santé

Akkermansia muciniphila : une bactérie essentielle au maintien d’une bonne santé

EN BREF

  • La bactérie Akkermansia muciniphila colonise la couche de mucus de la paroi intestinale où elle contribue à son maintien et génère des métabolites qui ont plusieurs effets bénéfiques sur le métabolisme et l’immunité.
  • Akkermansia muciniphila est présente en quantité réduite chez les personnes souffrant de maladies tels le diabète de type 2, l’obésité, la maladie inflammatoire de l’intestin, le cancer colorectal et l’autisme.
  • Les résultats prometteurs de certaines études permettent d’envisager le traitement de maladies chroniques avec des prébiotiques ou par supplémentation avec Akkermansia muciniphila.

Le microbiote intestinal joue un rôle crucial dans le métabolisme, l’immunité et la régulation de l’axe intestin-cerveau chez les animaux, y compris chez l’humain. Le microbiote est impliqué dans la digestion de composants alimentaires non digestibles (cellulose, hémicellulose, amidon résistant, pectine, polysaccharides complexes, certains sucres et alcools) et génère, via son métabolisme, des composés qui ont de multiples effets bénéfiques sur la santé de l’hôte.

L’un des microorganismes intestinaux qui ont retenu l’attention des chercheurs depuis une vingtaine d’années est la bactérie Akkermansia muciniphila, un membre du phylum Verrucomicrobiota qui a été isolé pour la première fois dans des échantillons fécaux en 2004. Cette bactérie a été nommée ainsi en l’honneur du Dr Antoon Akkermans (1940–2006), un microbiologiste néerlandais reconnu pour ses contributions à l’écologie microbienne. Des analyses métagénomiques réalisées depuis suggèrent qu’il y aurait au moins huit espèces du genre Akkermansia qui coloniseraient l’intestin des humains, en plus d’Akkermansia muciniphila. Par ailleurs, des microorganismes apparentés à Akkermansia colonisent l’intestin de nombreux mammifères et non-mammifères.

Le mucus de la paroi intestinale
Il a été estimé qu’Akkermansia muciniphila représente 1-3% du microbiote entier, et jusqu’à 3 à 5% du microbiote intestinal chez des personnes en santé. Cette bactérie colonise la couche de mucus, une couche visqueuse qui recouvre et protège les cellules épithéliales qui tapissent la muqueuse intestinale. Le mucus est sécrété par des cellules épithéliales spécialisées, nommées cellules caliciformes ou cellules mucipares. Les constituants du mucus les plus abondants sont les mucines, des protéines fortement glycosylées qui ont comme principale caractéristique de pouvoir former un gel aux propriétés lubrifiantes. Akkermansia muciniphila est l’une des bactéries intestinales qui a la capacité de produire des enzymes (mucinases) qui dégradent les mucines, ce qui génère des produits contenant du carbone et de l’azote qui sont des sources d’énergie pour elle-même, ainsi que pour les autres microorganismes présents dans l’intestin. De plus, Akkermansia muciniphila  génère des métabolites, incluant des acides gras à courte chaînes tels l’acétate, le propionate, le butyrate et le 1,2-propanediol, qui ont plusieurs effets favorable sur le métabolisme et l’immunité (voir notre article sur le sujet).

Akkermansia muciniphila colonise la couche de mucus des enfants peu après leur naissance et atteint les niveaux observés chez l’adulte en à peine un an. La colonisation de l’intestin par Akkermansia muciniphila diminue cependant chez les personnes âgées (>80 ans).

Rôle dans le maintien de la muqueuse intestinale
La dégradation en continu de la mucine par les enzymes sécrétés par Akkermansia muciniphila participe au maintien de l’épaisseur optimale de la couche de mucus, et de l’intégrité de la barrière intestinale. En effet, la dégradation du mucus produit des nutriments pour les cellules caliciformes (productrices de mucus) et, par conséquent, stimule le renouvellement du mucus.

Akkermansia muciniphila et maladies chroniques
Plusieurs études ont montré qu’Akkermansia muciniphila est présente en moindre quantité chez les personnes souffrant de maladies tels le diabète de type 2, l’obésité, la maladie inflammatoire de l’intestin, le cancer colorectal et l’autisme.

Obésité
L’obésité est un facteur de risque majeur pour le diabète de type 2, la maladie coronarienne, la stéatose hépatique, certains cancers et la mortalité prématurée. Une étude réalisée chez la souris a montré qu’Akkermansia muciniphila est présente en quantité réduite (3 300 fois moins) dans l’intestin des souris obèses (génétiquement déficientes en leptine, une hormone de la satiété) que dans celui des souris minces. De plus, Akkermansia muciniphila était 100 fois moins abondante dans l’intestin de souris devenues obèses par un régime alimentaire très riche en gras que dans celui de souris minces, nourries normalement. L’ajout de prébiotiques (oligofructose) dans la nourriture des souris obèses a normalisé les niveaux d’Akkermansia muciniphila et amélioré leur profil métabolique. L’administration (par gavage) d’Akkermansia muciniphila aux souris obèses a aussi amélioré significativement les troubles métaboliques retrouvés chez ces souris : réduction de l’endotoxémie (présence d’endotoxines dans le sang), de l’adiposité, de l’inflammation du tissu adipeux, du poids corporel, du rapport masse adipeuse/masse maigre et la résistance à l’insuline. De plus, l’administration d’Akkermansia muciniphila a augmenté les niveaux intestinaux d’endocannabinoïdes (acylglycérols) qui contrôlent l’inflammation, l’intégrité de la barrière intestinale et la sécrétion de peptides dans l’intestin.

Une revue systématique publiée en 2021 a répertorié 10 études randomisées contrôlées de bonne qualité sur les effets de la supplémentation avec Akkermansia muciniphila sur l’obésité chez la souris. Dans l’ensemble, les études montrent que la supplémentation avec Akkermansia muciniphila améliore la sensibilité à l’insuline et le contrôle de la glycémie et réduit l’inflammation chez les souris obèses.

Des niveaux d’Akkermansia muciniphila significativement moins élevés ont été mesurés chez des enfants d’âge préscolaire en surpoids ou obèse et chez des femmes obèses adultes, par comparaison à des personnes du même groupe d’âge qui avaient un poids normal. Selon une étude française, il semble que les niveaux d’Akkermansia muciniphila sont encore plus bas chez les personnes atteintes d’obésité sévère (IMC : 35-39,9 kg/m2) ou morbide (IMC : ≥40 kg/m2) que chez celles qui sont atteintes d’obésité modérée (IMC : 30-34,9 kg/m2). Après une chirurgie bariatrique (dérivation gastrique Roux-en-Y), des personnes obèses ont vu leur niveau d’Akkermansia muciniphila augmenter significativement, mais sans que cela ne soit corrélé avec une amélioration métabolique.

La supplémentation avec Akkermansia muciniphila chez des humains a été testée en 2019 sur 32 volontaires en surpoids ou obèses. Le but principal de cette étude randomisée et contrôlée était d’établir l’innocuité, la tolérabilité de la supplémentation et de mesurer divers paramètres métaboliques liés à l’obésité. La supplémentation par voie orale durant trois mois avec 10 milliards de bactéries Akkermansia muciniphila (vivantes ou pasteurisées) par jour s’est avérée sécuritaire et a été bien tolérée. En comparaison avec le placebo, la supplémentation avec Akkermansia muciniphila a amélioré la sensibilité à l’insuline, et réduit l’insulinémie et le cholestérol sanguin total. Après les trois mois de supplémentation, Akkermansia muciniphila a réduit les niveaux sanguins de plusieurs marqueurs du dysfonctionnement du foie et de l’inflammation.

Une tendance dans l’utilisation des probiotiques est d’utiliser des micro-organismes non viables (pasteurisés, par exemple), afin de prévenir les risques potentiels liés à l’utilisation de micro-organismes vivants. Une étude a montré que chez des souris nourries avec une diète normale, Akkermansia muciniphila pasteurisée était plus efficace que la bactérie vivante (non pasteurisée) pour diminuer les marqueurs de l’inflammation et améliorer plusieurs paramètres biochimiques.

Diabète de type 2
Une étude clinique a montré que des patients prédiabétiques, intolérants au glucose, avaient moins d’Akkermansia muciniphila présentes dans leur intestin que des personnes dont la tolérance au glucose était normale. Dans une autre étude, l’administration d’Akkermansia muciniphila à des souris a renversé l’effet négatif de la cytokine IFN-γ sur la tolérance au glucose, ce qui suggère qu’une réduction d’Akkermansia muciniphila pourrait être responsable des mêmes effets de IFN-γ sur la tolérance au glucose chez l’humain. Il faut savoir que des niveaux élevés de IFN-γ sont associés avec une gravité accrue de la maladie coronarienne et du diabète de type 2, ainsi qu’avec une progression de la sclérose latérale amyotrophique et du lupus.

Maladies cardiovasculaires
L’athérosclérose est une maladie inflammatoire chronique qui est la principale cause de la mortalité cardiovasculaire. Les plaques d’athérome contiennent des bactéries qui résident normalement dans l’intestin et la bouche, ce qui suggère que le microbiote pourrait être impliqué dans le développement de cette maladie. On sait aussi que le risque cardiovasculaire est inversement associé au niveau d’Akkermansia muciniphila dans l’intestin. Dans un modèle animal d’athérosclérose (souris ApoE–/–, c.-à-d. déficiente en Apolipoprotéine E), il a été montré que l’administration d’Akkermansia muciniphila atténue les lésions athérosclérotiques en diminuant l’inflammation induite par l’endotoxémie. Une autre étude a montré que la supplémentation en berbérine (utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise) chez des souris ApoE–/– nourries avec une diète riche en gras augmente les niveaux intestinaux d’Akkermansia muciniphila et diminue l’athérosclérose. La supplémentation en berbérine a aussi diminué l’endotoxémie et l’expression de cytochines et chimiokines proinflammatoires.

Longévité
Un groupe de recherche espagnol a examiné le rôle du microbiote intestinal dans le vieillissement et la progéria (syndrome de Hutchinson-Gilford), une maladie génétique très rare caractérisée par un vieillissement accéléré dès la première ou deuxième année de vie. Dans les deux modèles de la progéria chez la souris, il y avait moins de bactéries du phylum Verrucomicrobiota et plus de bactéries des phyla Proteobacteria et Cyanobacteria, que chez des souris saines. La transplantation du microbiote entier de souris saines à des souris modèles de la progéria a amélioré la durée de vie et atténué les manifestations du vieillissement accéléré. La transplantation du seul microorganisme Akkermansia muciniphila a aussi augmenté significativement la durée de vie des souris modèles de la progéria, quoique plus modestement. Chez l’humain, les analyses ont montré une diminution des bactéries du phylum Verrucomicrobiota (dont Akkermansia muciniphila fait partie) chez des enfants atteints de progéria par comparaison à des enfants en santé, et une augmentation chez des centenaires par comparaison à des adultes en santé. Cette étude permet d’envisager des traitements par supplémentation en Akkermansia muciniphila cultivée en laboratoire, pour traiter la progéria ainsi que pour vieillir en meilleure santé et vivre plus longtemps.

Prébiotiques
Les prébiotiques sont des substances qui favorisent la croissance des microorganismes dans l’intestin.  Quelques exemples de prébiotiques sont : les fructo-oligosaccharides, les galacto-oligosaccharides, l’arabinose, le galactose, l’inuline, le raffinose et le mannose. L’inuline, un polymère linéaire de D-fructose, est retrouvée dans plusieurs plantes où elle constitue une réserve de glucides. Plusieurs études réalisées chez la souris et quelques études chez l’humain ont montré que l’inuline augmente la quantité de plusieurs bactéries intestinales, incluant Akkermansia muciniphila. Pour maximiser la consommation d’inuline, il peut être utile de savoir que certains aliments en contiennent de bonnes quantités, tels le topinambour (16-20%), la chicorée (15-20%), les feuilles de pissenlit (12-15%), l’ail (9-16%), l’artichaut (3-10%), le poireau (3-10%) et l’oignon (2-6%).

Conclusion
La composition du microbiote intestinal a de très importants et nombreux effets sur la santé humaine. La bactérie Akkermansia muciniphila joue un rôle essentiel dans le maintien de la barrière intestinale et elle génère des métabolites qui ont plusieurs effets bénéfiques sur le métabolisme et l’immunité. Une faible quantité de cette bactérie dans l’intestin est un indicateur d’une mauvaise santé intestinale et est associée à plusieurs maladies chroniques, incluant l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et la maladie inflammatoire de l’intestin. Des interventions qui ont pour but d’augmenter Akkermansia muciniphila (prébiotique ou supplémentation) dans l’intestin améliorent les troubles métaboliques tels que l’endotoxémie, la résistance à l’insuline et l’inflammation. Il est encore trop tôt pour envisager de traiter des patients atteints d’un trouble métabolique, mais cette avenue prometteuse devra être étudiée dans des essais cliniques rigoureux. Adopter un régime alimentaire sain, tel le régime de type méditerranéen (constitué principalement de légumes, légumineuses, fruits, noix, huile d’olive, et d’un peu de vin et de viande rouge) est une approche qui maximise les chances d’avoir un microbiote intestinal en santé et de prévenir les troubles métaboliques et certaines maladies chroniques.