Dre Geneviève Talbot, M.D.

Médecin de famille au Groupe de Médecine Familiale Universitaire GMFU de Verdun et au Centre EPIC. Chargée d'enseignement clinique à l’Université de Montréal. Elle a complété la formation de MBSR (meditation based stress reduction), de MSC (mindful self-compassion). Elle donne le programme de groupe MSC au GMFU.

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Dr Christophe Longpré-Poirier, M.D., Ph.D.(c)

Psychiatre, Département de psychiatrie, Institut de Cardiologie de Montréal. Chargé d'enseignement de clinique, Faculté de médecine, Université de Montréal. Candidat au doctorat (Ph.D.) en sciences psychiatriques et addictologie, Université de Montréal.

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Dre Thanh-Lan Ngô, M.D., M.Sc., FRCPC

Psychiatre, Chef adjoint du Département de psychiatrie adulte du CIUSSS du Nord de l'ile de Montréal, Mentor en MBCT (Center for Mindfulness Studies-Toronto), Thérapeute certifiée (Association Canadienne de TCC), Professeur agrégé de clinique, Faculté de médecine de l'Université de Montréal.

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La compassion : une approche émergente prometteuse en santé cardiovasculaire?

Les maladies cardiovasculaires et la santé mentale entretiennent des liens complexes et étroits, influencés par des interactions biopsychosociales et comportementales. Les approches thérapeutiques actuelles restent pourtant souvent cloisonnées : d’un côté, des interventions strictement médicales qui ciblent les aspects physiques des maladies; de l’autre, des interventions psychologiques qui sont centrées sur la santé mentale.  Cette dichotomie peut limiter l’efficacité des traitements, particulièrement dans des situations où le corps et l’esprit interagissent de manière interreliée et dynamique.

Un grand nombre d’études suggèrent que la santé psychologique exerce une influence importante sur la santé cardiovasculaire à long terme. Des états tels que l’anxiété, la dépression, le stress chronique et les troubles du sommeil, malheureusement fréquents, sont associés non seulement à une augmentation du risque de développer des maladies cardiovasculaires, mais aussi à un pronostic moins favorable et à une réduction significative de l’espérance de vie. Par exemple, plusieurs études épidémiologiques ont rapporté que les troubles de l’humeur comme les troubles mentaux sévère et persistant, tel que le trouble dépressif caractérisé et le trouble bipolaire peuvent réduire l’espérance de vie de près de 10 ans [1].

Les états dépressifs et anxieux peuvent influencer la santé cardiovasculaire par des mécanismes directs, tels que l’activation chronique des axes de stress, notamment l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) et le système nerveux autonome (SNA), ou de manière indirecte, en compromettant l’adoption et le maintien des comportements de santé tels que l’activité physique et une alimentation équilibrée.

Malgré cette réalité, peu de modèles thérapeutiques tiennent compte de ces dimensions interdépendantes pour transformer de manière efficace la relation de l’individu à ses symptômes, en intégrant, par exemple, des pratiques de pleine conscience et des outils de régulation émotionnelle.

Les approches émergentes basées sur la pleine conscience, la compassion et l’autocompassion offrent une perspective prometteuse, car elles ciblent simultanément les dimensions psychologiques et cardiovasculaires. 

Nous survolerons  ces approches  et insisterons sur celle de la compassion parce que les études démontrent que:

  1. Le manque de compassion est lié à plus d’athérosclérose carotidienne et d’hypertension artérielle.
  2. L’entraînement à la compassion est possible et donne des résultats favorables en santé psychologique et en santé métabolique (diabète).

La pleine conscience : un point commun à ces approches thérapeutiques

La pleine conscience (mindfulness) est définie comme une attitude d’attention et de présence consciente à l’instant présent, englobant à la fois les expériences internes (sensations, pensées, émotions, motivations) et externes (stimuli environnementaux tels que les sons, objets, événements). Cette pratique met l’accent sur l’observation de ces expériences sans jugement, en développant une curiosité bienveillante envers elles. Selon Kabat-Zinn (1990), la pleine conscience est « le fait de porter intentionnellement attention au moment présent, sans jugement »[2].

L’entraînement à la pleine conscience repose souvent sur des techniques pratiques comme la méditation, le balayage corporel (« body scan« ) et la respiration consciente. Ces exercices permettent d’accroître la capacité de l’individu à être présent (état méditatif), tout en diminuant la réactivité émotionnelle face aux stress de la vie quotidienne.

Plusieurs interventions thérapeutiques ont été développées pour intégrer la pleine conscience dans la pratique clinique. Parmi elles, le MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction), créé par Jon Kabat-Zinn, vise à réduire le stress et à améliorer la régulation émotionnelle à travers des pratiques méditatives, des mouvements conscients et des discussions en groupe. La MBCT (Mindfulness-Based Cognitive Therapy), une adaptation de la MBSR, est spécifiquement conçue pour prévenir les rechutes dépressives en combinant des techniques de pleine conscience et de thérapie cognitive. La DBT (Dialectical Behavior Therapy), développée par Marsha Linehan, utilise la pleine conscience pour aider à réguler les émotions, particulièrement chez les individus présentant des troubles de la personnalité ou des comportements autodestructeurs. Enfin, l’ACT (Acceptance and Commitment Therapy) met l’accent sur l’acceptation des expériences difficiles tout en encourageant un engagement actif dans des actions alignées avec les valeurs personnelles. Ces interventions, bien qu’ayant des objectifs et des contextes spécifiques, utilisent la pleine conscience comme outil thérapeutique clé.  

Les approches de compassion existent depuis plus de 20 ans. Plus de 4000 articles y sont dédiés. Qu’en est-il de cette approche ?

La compassion : définition et nuances avec la pleine conscience

La compassion est une réponse émotionnelle et intentionnelle à la souffrance, que celle-ci soit la nôtre ou celle d’autrui. Elle comprend plusieurs dimensions [3] :

(1) une conscience de la souffrance;

(2) une préoccupation affective face à cette souffrance;

(3) un souhait de la soulager;

(4) une motivation à agir pour y parvenir.

La compassion ne se limite pas à un état de présence consciente (comme dans la pleine conscience), mais inclut des actions et des intentions pour soulager la souffrance.

La souffrance est physique et/ou psychique et/ou sociale et elle peut prendre différentes formes, comme ressentir des émotions difficiles, des malaises physiques, anxiété, douleur, de l’isolement, du rejet ,etc.

Et qu’en est-il de l’autocompassion? Celle-ci se produit lorsque l’attention de notre propre  compassion est tournée vers soi.  En effet, elle se distingue de la pleine conscience en se centrant davantage sur celui qui vit de la souffrance, en y ajoutant une intention bienveillante et proactive.

En bref, en pleine conscience, l’attention est sur l’expérience, tandis qu’en autocompassion, l’attention est sur l’expérimentateur. 

Les interventions actuelles en compassion

À l’instar des interventions centrées sur la pleine conscience mentionnées précédemment, les approches axées sur la compassion intègrent des techniques et stratégies spécifiques visant à développer et renforcer cette aptitude :

· Mindful Self-Compassion (MSC) : Développée par Kristin Neff et Christopher Germer, cette intervention combine pleine conscience, humanité commune et la  bienveillance pour réduire la souffrance intérieure.  Elle diminue la rumination-suridentification (croire que nos pensées sont des faits plutôt que des événements mentaux et des produits de l’esprit, se laisser emporter par le récit dramatique de ce qui se passe), le sentiment d’être seul et l’autocritique. Elle met plus d’emphase sur la compassion envers soi (autocompassion), mais les études montrent qu’elle augmente aussi la compassion envers les autres. Les exercices incluent l’attention à la respiration, des méditations guidées, l’écriture introspective et l’imagerie mentale, entre autres.

· Compassion-Focused Therapy (CFT) : Fondée par Paul Gilbert, cette thérapie biopsychosociale est inspirée entre autres par la psychologie évolutive, la thérapie cognitivo-comportementale, la théorie de l’attachement, et la compréhension des systèmes motivationnels. Elle se concentre sur le développement de la compassion (envers soi, envers les autres et recevoir celle d’autrui)  à travers de nombreux outils, dont les exercices d’imagerie, de respiration apaisante et d’écriture, la gestalt.   Au départ, cette thérapie ciblait les patients réfractaires aux traitements usuels et envahis par la honte et/ou l’autocritique.

AspectPleine conscienceAutocompassion
Cible principaleL’expérience présenteSa propre souffrance
IntentionObservation sans jugementRéduction active de l’autocritique. Se soutenir dans les moments difficiles
OutilsMéditation, balayage corporel, exercices de respirationDialogue bienveillant, exercice de réconfort personnel, méditation

· Ces approches sont utilisées en autosoins, en psychothérapie individuelle, mais aussi en groupe.

· Ateliers et groupes d’entraînement MSC ou CFT : Ces programmes permettent aux participants d’expérimenter des outils pratiques comme comment se soutenir soi-même, les pratiques de gratitude, la visualisation et la recherche de sens, et spécifiquement en MSC, aussi  l’autotoucher compatissant (autocalins) et la reformulation des discours critiques internes. La CFT a créé le programme d’entraînement de groupe CMT (compassionate mind training).

La compassion : un levier pour la santé cardiovasculaire

La compassion pourrait constituer une approche intégrative prometteuse pour la prévention et la gestion des maladies cardiovasculaires en raison de son influence sur les mécanismes biologiques impliqués dans le développement de ces maladies, de son influence sur l’adoption de comportement plus sain  ainsi que sur le stress chronique.

Effet sur le processus d’athérosclérose. Une étude a observé une association entre le niveau d’autocompassion  des sujets étudiés et la réduction de marqueurs précoces de maladies cardiovasculaires, comme l’épaisseur intima-média carotidienne (CIMT), un indicateur clé de l’athérosclérose. Par exemple, une étude menée sur 197 femmes âgées de 45 à 67 ans a révélé qu’un haut niveau d’autocompassion était associé à une CIMT plus faible [4]. Cette relation persistait même après ajustement pour des facteurs tels que l’activité physique, la résistance à l’insuline, les symptômes de dépression et d’anxiété, ainsi que les caractéristiques sociodémographiques. Ces résultats suggèrent donc que l’autocompassion pourrait agir en prévention primaire, en retardant le développement des maladies cardiovasculaires avant l’apparition de symptômes cliniques.

Effet sur la pression artérielle. Une étude prospective qui a suivi pendant 31 ans environ 2000 personnes (Young Finns Study) suggère que la compassion pourrait exercer une influence significative sur la régulation de la pression artérielle [5].  Les individus sans antécédents familiaux d’hypertension, dotés d’un niveau élevé de compassion, présentent en effet des valeurs systoliques et diastoliques plus faibles, ainsi qu’un risque réduit d’hypertension.  

Interventions de compassion: impact favorable sur le diabète et la santé mentale

Effet sur le diabète.

L’entraînement à l’autocompassion semble également être efficace pour la gestion du diabète, un important facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Dans l’essai randomisé-contrôlé  (ECR), Kindness Matters, mené auprès de 110 patients diabétiques, on a observé qu’un programme de Mindful Self-Compassion (MSC) de 8 semaines réduisait significativement l’hémoglobine glyquée (HbA1c, un marqueur de l’hyperglycémie chronique) de près de 1 %, un effet supérieur à certains médicaments hypoglycémiants comme les DPP4 tels la sitagliptine et les SGLT2 comme l’empaglifozine 0.5%-0,7% [6].

Le  guide de pratique 2025 de l’American Diabetes Association recommande donc maintenant de mettre en application une combinaison d’interventions multidisciplinaires éducatives, comportementales et psychologiques  pour améliorer le contrôle du diabète et de la dépression. Et il souligne que les stratégies qui utilisent des approches de pleine conscience sont utiles dans l’arsenal thérapeutique des diabétiques en dépression. 

Effet sur la santé mentale.

Une méta-analyse de 21 essais cliniques randomisés (N=1285) a révélé que les interventions axées sur la compassion, telles que la thérapie centrée sur la compassion (CFT), le programme Mindful Self-Compassion (MSC) et les approches qui cultivent la compassion, permettent des améliorations significatives de plusieurs aspects clés de la santé mentale (bien-être, dépression, anxiété et détresse psychologique)[7].

Une revue systématique de  la thérapie focalisée sur la compassion suggère qu’elles peuvent être appliquées dans des contextes variés tels que la dépression, l’anxiété, les troubles alimentaires, le trouble de stress post-traumatique, les affections physiques chroniques (cancer du sein, VIH, psoriasis)[8]. Ces interventions ont montré des résultats prometteurs en réduisant les symptômes psychologiques tout en améliorant l’autocompassion et la gestion émotionnelle. De même, un examen de 20 études cliniques réalisées auprès de patients atteints de maladies chroniques a révélé une diminution fréquente de l’anxiété et de la dépression, ainsi qu’une amélioration notable des compétences de régulation émotionnelle et de l’acceptation de leur condition [9]. Une revue portant sur 15 études et 1 190 participants atteints de maladies chroniques a également mis en lumière une amélioration significative de l’autocompassion avec une taille d’effet allant de moyenne à grande, accompagnée d’une réduction marquée de la dépression [10].

Dans une méta-analyse récente, portant sur 15 essais cliniques qui ont examiné l’impact de la thérapie basée sur la compassion (TBC- inspirée de la TFC) chez des individus souffrant de troubles mentaux, on a noté une amélioration notable de l’autocompassion, de l’autoréassurance et de la gestion de l’autocritique, tout en réduisant la peur de l’autocompassion et les symptômes dépressifs [11]. Ces résultats mettent en évidence le potentiel des ateliers d’entraînement à la compassion, tels que le CMT (compassionate mind training), dans l’amélioration de l’attachement, du bien-être et de la gestion émotionnelle. Il semble donc que ces approches  pratiques renforcent la résilience psychologique, en positionnant la compassion comme un levier central pour une santé mentale optimale [12] [13].

Des hypothèses sur les mécanismes d’action de la compassion

Comment la compassion peut-elle aider au contrôle du diabète, de la tension artérielle et ralentir le développement de l’athérosclérose? 

Le stress chronique, à travers la charge allostatique, représente un déterminant majeur des maladies cardiovasculaires [14]. La compassion, en favorisant une régulation émotionnelle adaptée et en réduisant les effets néfastes du stress, pourrait jouer un rôle clé dans l’atténuation de ces impacts délétères. Ces effets incluent une diminution de l’inflammation (cytokines comme IL-6), une activation du système parasympathique, via une meilleure variabilité de la fréquence cardiaque (VFC), et une réponse plus équilibrée de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA) et de la sécrétion de cortisol avec un impact (entre autres) sur la tension artérielle et la néoglucogenèse.

Par exemple, une étude a montré que les individus ayant plus de compassion envers eux-mêmes avaient une meilleure VFC de base, ce qui reflète une meilleure régulation du système nerveux autonome [15]. En ce sens, on a observé qu’un cours d’exercice d’autocompassion abaissait la fréquence cardiaque par l’activation du système nerveux parasympathique [16]. 

Par ailleurs, la thérapie centrée sur la compassion (CFT) a aussi montré des bénéfices sur la variabilité de la fréquence cardiaque.

Par exemple, une intervention de groupe en CFT sur 12 semaines a amélioré la VFC chez les participants ayant montré une augmentation significative de l’autocompassion[17]. Dans un essai contrôlé randomisé réalisée auprès d’enseignants, on a constaté qu’un programme d’entraînement à l’esprit compatissant de 8 semaines améliorait significativement la VFC par rapport à un groupe témoin en liste d’attente [18]. On a aussi rapporté que des participants atteints de trouble bipolaire ayant suivi un programme de CFT en 12 modules présentaient des améliorations significatives de la VFC [19] et que le développement de la compassion par la CFT était associé à une augmentation de la réponse parasympathique, mesurée par la VFC [20].

Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que la thérapie centrée sur la compassion peut avoir un impact positif sur la santé cardiovasculaire en améliorant la variabilité de la fréquence cardiaque, un marqueur clé du bon fonctionnement du système nerveux autonome et de la fonction cardiovasculaire.

Cependant, des résultats contradictoires concernant la VFC ont aussi été observés, probablement en raison de la variabilité individuelle dans les réponses initiales à la compassion. Il semble que certains individus peuvent d’abord ressentir une activation de leur système de peur en confrontant leur souffrance avant de bénéficier de l’effet éventuel d’apaisement de l’autocompassion [21].  Les auteurs notent l’importance d’adopter des approches nuancées pour approfondir la compréhension et l’analyse de ces mécanismes, en tenant compte de la variabilité individuelle des réponses physiologiques et émotionnelles à l’autocompassion.

Une autre piste d’explication est que l’autocompassion jouerait un rôle clef dans l’adoption et le maintien de comportements sains de santé. Certaines études démontrent qu’elle améliore aussi l’observance thérapeutique et encourage des comportements proactifs, même dans des contextes socio-économiques difficiles [22-26].

Vers des modèles de soins intégrés : dépasser la dualité corps-esprit

La séparation traditionnelle entre le corps et l’esprit dans les modèles de soins constitue une barrière importante à une prise en charge véritablement globale.  Cette dichotomie, souvent héritée de modèles de pensée biomédicaux classiques, ignore les interactions complexes et dynamiques entre les dimensions biologiques, psychologiques et sociales des maladies. Les approches centrées sur la compassion offrent une opportunité unique de repenser cette vision en intégrant ces dimensions dans une perspective biopsychosociale unifiée.  Elles peuvent s’apprendre et se pratiquer et elles ont démontré leur impact et leur applicabilité. 

En somme, la compassion se distingue comme une approche globale influençant positivement les mécanismes biopsychosociaux associés à la maladie cardiovasculaire. Ces effets, à eux seuls, soulignent l’importance d’un intérêt accru pour l’intégration des interventions basées sur ces approches dans les stratégies de prévention et de traitement des maladies cardiovasculaires. Néanmoins, des recherches supplémentaires, incluant des essais randomisés contrôlés à grande échelle auprès  des populations souffrant de problèmes cardiovasculaires s’avèrent indispensables pour confirmer ces résultats et approfondir la compréhension des mécanismes sous-jacents. 

[1] Plana-Ripoll O, Pedersen CB, Agerbo E, Holtz Y, Erlangsen A, Canudas-Romo V et coll. A comprehensive analysis of mortality-related health metrics associated with mental disorders: a nationwide, register-based cohort study. Lancet (London, England) 2019; 394 (10211) : 1827–1835. 

[2] Kabat-Zinn J (1990). Full catastrophe living: Using the wisdom of your body and mind to face stress, pain and illness. New York, NY: Delacorte.    

[3] Jazaieri H, Jinpa T, McGonigal K, Rosenberg EL, Finkelstein J, Simon-Thomas E et coll.  Enhancing compassion: a randomized controlled trial of a compassion cultivation training program. J. Happiness Studies 2013; 14: 1113–1126.

[4] Thurston  RC, Fritz MM, Chang Y, Mitchell  EB, Maki PM. Self-compassion and subclinical cardiovascular disease among midlife women. Health Psychol. 2021; 40(11):747-753.  

[5] Saarinen AIL, Keltikangas-Järvinen L, Hintsa T, et coll. Does compassion predict blood pressure and hypertension? The modifying role of familial risk for hypertension. Int J Behav Med. 2020; 27(5):527-538. 

[6] Friis AM, Johnson MH, Cutfield RG, Consedine NS. Kindness Matters: A randomized controlled trial of a mindful self-compassion intervention improves depression, distress, and HbA1c among patients with diabetes. Diabetes Care 2016; 39(11):1963-1971.

[7]  Kirby JN, Tellegen CL, Steindl SR. A meta-analysis of compassion-based interventions: current state of knowledge and future directions. Behav Ther. 2017; 48(6): 778-792. 

[8] BasranJ, Raven J, Plowright P (2022). Overview of outcome research on compassion focused therapy: A scoping review. In P. Gilbert & G. Simos (Eds.), Compassion focused therapy: Clinical practice and applications (pp. 600–615), Routledge. 

[9] Austin J, Drossaert CHC, Schroevers MJ, Sanderman R, Kirby J N, Bohlmeijer E T. Compassion-based interventions for people with long-term physical conditions: a mixed methods systematic review. Psychology & Health 2021;36(1): 16-42.

[10] Kılıç A, Hudson J, McCracken LM, Ruparelia R, Fawson S, Hughes LD. A systematic review of the effectiveness of self-compassion-related interventions for individuals with chronic physical health conditions. Behav Ther. 2021;52(3):c607-625. 

[11] Millard LA, Wan MW, Smith DM, Wittkowski A. The effectiveness of compassion focused therapy with clinical populations: A systematic review and meta-analysis. J Affect Disord.;326: 168-192.  

 [12] Leboeuf I, Andreotti E, Irons C, Beaumont E, Antoine P. A randomized controlled study of a French compassionate mind training. Mindfulness 2022; 13(11) : 2891-2903.

[13] Ngô TL. La thérapie fondée sur la compassion et l’entrainement à la compassion. Journal de l’AMPQ. Mai 2023.

[14] Juneau M. Le stress et ses effets sur le cœur. Observatoire de la prévention, 21 août 2017.

[15] Svendsen JL, Osnes B, Binder PE, Dundas I, Visted E, Nordby H et coll. Trait self-compassion reflects emotional flexibility through an association with high vagally mediated heart rate variability. Mindfulness 2016; 7(5): 1103-1113.

[16] Kirschner H, Kuyken W, Wright K, Roberts H, Brejcha C, Karl A. Soothing your heart and feeling connected: a new experimental paradigm to study the benefits of self-compassion. Clin. Psychol. Sci. 2019; 7(3): 545–65.

[17] Steffen PR, Foxx J, Cattani K, Alldredge C, Austin T, Burlingame GM. Impact of a 12-week group-based compassion focused therapy intervention on heart rate variability. Appl Psychophysiol Biofeedback. 2021; 46(1):61-68. 

[18] Matos M, Albuquerque I, Galhardo A, Cunha M, Pedroso Lima M, Palmeira L et coll. Nurturing compassion in schools: A randomized controlled trial of the effectiveness of a compassionate mind training program for teachers. PloS One 2022; 17(3): e0263480. 

[19] Gilbert P, Basran JK, Raven J, Gilbert H, Petrocchi N, Cheli S et coll. Compassion focused group therapy for people with a diagnosis of bipolar affective disorder: a feasibility study. Frontiers in psychology 2022; 13: 841932. 

[20] Kim JJ, Parker SL, Doty JR, Cunnington R, Gilbert P, Kirb JN. Neurophysiological and behavioural markers of compassion. Sci Rep . 2020; 10(1): 6789.  

[21] Di Bello M, Ottaviani C, Petrocchi N. Compassion is not a benzo: distinctive associations of heart rate variability with its empathic and action components. Front Neurosci. 2021;15: 617443. 

[22] Biber DD, Ellis R. The effect of self-compassion on the self-regulation of health behaviors: A systematic review. J Health Psychol. 2019; 24(14): 2060-2071.

[23] Sirois FM, Hirsch JK. Self-compassion and adherence in five medical samples: the role of stress. Mindfulness (N Y) 2019;10(1):46-54. 

[24] Wong MC, Chung PK, Leung KM. Examining the exercise and self-esteem model revised with self-compassion among Hong Kong secondary school students using structural equation modeling. Int J Environ Res Public Health. 2021; 18(7): 3661. 

[25] Phillips WJ, Hine DW. Self-compassion, physical health, and health behaviour: a meta-analysis. Health Psychol Rev. 2021;15(1):113-139. 

[26] Gluschkoff K, Pulkki-Råback L, Elovainio M, Saarinen A, Tammelin T, Hirvensalo M, et coll. Is it good to be good? Dispositional compassion and health behaviors. Ann Behav Med. 2019; 53(7): 665-673. 

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