Dr Martin Juneau, M.D., FRCP

Cardiologue, directeur de l'Observatoire de la prévention de l'Institut de Cardiologie de Montréal. Professeur titulaire de clinique, Faculté de médecine de l'Université de Montréal. / Cardiologist and Director of Prevention Watch, Montreal Heart Institute. Clinical Professor, Faculty of Medicine, University of Montreal.

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Interactions entre les produits naturels et les médicaments

En bref

  • Certains produits naturels, tels le millepertuis et l’hydraste du Canada et des aliments tels le pamplemousse ont d’importantes interactions avec les médicaments, et la plupart des patients sous médication ne devraient pas en consommer.
  • Certains produits naturels peuvent provoquer des interactions avec quelques médicaments, mais sont sans danger avec d’autres médicaments (par exemple, curcumine, échinacée, ail, ginseng asiatique, extrait de thé vert, Kava).
  • Certains produits naturels ont une faible probabilité d’interactions médicamenteuses et, avec certaines mises en garde, peuvent être pris en toute sécurité avec la plupart des médicaments (par exemple, actée à grappes noires, canneberge, ginkgo, Chardon-Marie, ginseng américain, palmier nain, valériane).
  • Il est fortement recommandé d’informer son médecin et son pharmacien de l’utilisation de suppléments de produits naturels.

Le texte qui suit est tiré en partie de cet article en anglais :
« Common Herbal Dietary Supplement—Drug Interactions » par Asher et coll, Am. Fam. Physician, 2017.

De plus en plus de personnes prennent des suppléments de produits naturels provenant de plantes en même temps que des médicaments sous ordonnance. Il a été estimé que 40 à 60 % des Américains adultes qui sont atteints d’une maladie chronique utilisent des suppléments de produits naturels, et parmi ceux qui prennent des médicaments sous ordonnance 20 à 25 % consomment en même temps un ou plusieurs suppléments. Or l’on sait que certains suppléments, tels le millepertuis (Saint John’s wort en anglais) et l’hydraste du Canada (goldenseal en anglais) et des aliments tels le pamplemousse ont d’importantes interactions avec les médicaments, et que par conséquent la plupart des patients sous médication doivent éviter de consommer ces produits. Certains produits naturels ont des interactions avec certains médicaments spécifiques et ils sont probablement sûrs avec d’autres types de médicaments. Enfin, d’autres produits naturels ont peu d’interactions connues et peuvent être consommés sécuritairement avec des médicaments, en prenant certaines précautions et en tenant compte de l’état de santé de chacun.

Les risques d’interactions avec les médicaments surviennent lorsque les molécules contenues dans les produits naturels partagent les mêmes mécanismes pharmacocinétiques d’absorption, de distribution, de métabolisme ou d’excrétion (ADME) que les médicaments. La compétition entre les composantes des produits naturels et un médicament par un mécanisme ADME commun peut causer une baisse ou une hausse de la concentration du médicament au site d’action. D’autres interactions moins communes sont dites pharmacodynamiques parce que, dans ce cas, les composantes phytochimiques des suppléments ont une action pharmacologique directe, sans qu’il y ait modification de la concentration du médicament pris concurremment.

Connaître les détails biochimiques sous-jacents aux mécanismes ADME est très important pour identifier les interactions pharmacocinétiques potentielles entre les produits naturels et les médicaments. La plupart des mécanismes ADME impliquent quatre superfamilles de protéines : les enzymes métaboliques du cytochrome P450 (CYP) ; l’enzyme de conjugaison uridine diphosphate-glucuronyltransférase (UGT) ; les transporteurs à « ATP Binding Cassette » (ABC) de type influx ou efflux ; les transporteurs d’anions organiques (OATP). Les enzymes CYP et UGT rendent les médicaments plus hydrosolubles et par conséquent plus faciles à éliminer par l’organisme. Les transporteurs ABC (ex. : la glycoprotéine P ou P-gp, un transporteur d’efflux) et OATP sont impliqués dans le transport des médicaments et leurs métabolites à travers différents compartiments du corps humain (intestin, foie, barrière hématoencéphalique). Six enzymes CYP seulement sont responsables du métabolisme de 80 % des médicaments sous ordonnance.

Un exemple bien connu d’interaction d’un produit naturel avec des médicaments est celui du pamplemousse (jus ou fruit entier). Le pamplemousse et d’autres agrumes tels l’orange amère contiennent des furanocoumarines qui inhibent des enzymes métaboliques intestinales telles que CYP3A4 et des transporteurs intestinaux.  L’enzyme CYP3A4 est responsable du métabolisme d’environ 50 % des médicaments. L’inhibition de cette enzyme par les furanocoumarines peut avoir deux effets différents selon que le médicament est transformé en métabolite inactif ou qu’il soit plutôt transformé en un métabolite actif. Dans le premier cas, la consommation de pamplemousse va ralentir la dégradation du médicament et par conséquent faire augmenter sa concentration dans l’organisme, ce qui peut conduire à une surdose. Au contraire, si le médicament est du type « promédicament », l’inhibition de l’enzyme CYP3A4 va provoquer une diminution du médicament sous forme de métabolite actif (dose réelle réduite). Dans le cas d’autres médicaments qui pénètrent dans la circulation sanguine via certains transporteurs intestinaux spécifiques, l’inhibition du transport peut causer une diminution de la concentration du médicament et par conséquent devenir ineffective. Le pamplemousse a des interactions avec plus de 85 médicaments, et ce nombre est en augmentation chaque année. Ces médicaments sont utilisés pour traiter diverses maladies, incluant les maladies cardiovasculaires (statines, antiarythmiques, antagonistes des canaux calciques), le VIH/SIDA (inhibiteurs de la protéase VIH), les allergies (antihistaminiques), la dépression, la dysfonction érectile, le rejet après une transplantation (immunosuppresseurs).

Il y a beaucoup de suppléments provenant de plantes qui sont offerts en vente libre sur le marché. Nous nous limiterons ici aux 15 suppléments à base de plantes les plus populaires, mais d’autres suppléments dont il ne sera pas fait mention dans ce texte pourraient avoir des interactions avec les médicaments. Dans le tableau 1, on retrouve les suppléments qui ont un peu de risque d’interaction avec des médicaments et ceux qui sont à risque élevé. Un troisième groupe de suppléments contient des plantes qui sont à faible risque d’interaction avec certains médicaments, mais à risque modéré ou élevé avec d’autres médicaments.

Tableau 1. Les suppléments de produits naturels à faible risque et à risque élevé d’interaction avec des médicaments.  Adapté de Asher et coll., 2017.

Plantes médicinales sous forme de supplémentCommentaires
À faible risque d’interactionsa
Actée à grappes noires (Actaea racemosa)
Peut réduire l’efficacité des statines.
Chardon-Marie (Silybum marianum)Peut réduire les concentrations de certains
médicaments qui sont métabolisés par CYP2C9
tels la warfarine (Coumadin®), la phénytoïne
(DilantinMD) et le diazépam (Valium®)
Ginkgo (Ginkgo biloba)Peut faire augmenter le risque de saignement
en combinaison avec la warfarine (Coumadin®)
Ginseng américain (Panax quinquefolius)Interaction possible avec la warfarine (Coumadin®)
Palmier nain (Serenoa repens)
Valériane (Valeriana officinalis)
À risque élevé d’interactionsa
Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)Il est fortement recommandé d’éviter de
consommer ce produit en combinaison avec
la plupart des médicaments (sous ordonnance
ou non).
Millepertuis (Hypericum perforatum)
Peut diminuer l’efficacité de la cyclosporine
(Sandimmune®), tracolimus (Prograf®),
warfarine (Coumadin®), inhibiteurs de protéases
irinotécan (Camptosar®), théophylline, digoxine,
venlafaxine (Effexor®) et les contraceptifs oraux.
Éviter de consommer ce produit en combinaison
avec des médicaments (sous ordonnance ou non).
a Risques d’interactions basés sur des études chez l’homme sur les principales enzymes du cytochrome P450 (c.-à-d. CYP1A2, 2C9, 2C19, 2D6, 2E1 et 3A4), le transporteur glycoprotéine P (P-gp) et l’enzyme diphosphate-glucuronyltransférase (UGT). Chaque supplément à base de plante a été évalué pour la plupart des enzymes et transporteurs énumérés.

Actée à grappes noires
La racine de l’actée à grappes noires (Actaea racemosa) contient des glucosides qui ont des effets proches de ceux des œstrogènes. Ce supplément est utilisé pour réduire les symptômes de la ménopause et pour soulager le syndrome prémenstruel et les douleurs menstruelles. L’actée à grappes noires n’a pas d’effets importants sur plusieurs enzymes du cytochrome P450 et sur le transporteur P-gp selon plusieurs études cliniques réalisées chez l’homme. Il y a cependant un problème potentiel avec une interaction avec le transporteur OATP2B1, ce qui pourrait réduire l’efficacité de certains médicaments tels l’amiodarone (antiarythmique), la fexofénadine (antihistaminique, Allegra®), le glyburide (antidiabétique) et plusieurs statines (hypolipémiants).

Ail
L’ail (Allium sativum) a plusieurs bienfaits potentiels pour la santé, incluant un léger effet hypotenseur, la prévention de l’athérosclérose, l’amélioration la circulation périphérique et le traitement des infections respiratoires. L’ail fait diminuer la concentration circulante de médicaments qui sont transportés par la P-gp, mais n’a pas d’effets sur les enzymes CYP1A2, CYP2D6 ou CYP3A4. Il ne faut donc pas prendre de supplément d’ail avec des médicaments transportés par la P-gp, tels que la colchicine (antigoutteux, traitement de cancers et de péricardites récidivantes), digoxine (cardiotonique), doxorubicine (Adriamycine®, anticancéreux), quinidine (antiarythmique), rosuvastatine (Crestor®), tacrolimus (immunosuppresseur), vérapamil (antiarythmique).

Canneberge
La canneberge (genre Vaccinium) est riche en vitamine C et autres antioxydants, dont la proanthocyanidine. Parmi les vertus thérapeutiques alléguées (mais non prouvées) de la canneberge, il y a la prévention de l’athérosclérose, des infections urinaires et de l’estomac (H. pylori) et de l’inflammation des gencives. La canneberge n’induit pas et n’inhibe pas les enzymes CYP1A2, CYP2C9 et CYP3A4 dans les études cliniques chez l’homme. La canneberge n’interfère pas non plus avec la warfarine (Coumadin®). Il est peu probable que la canneberge ait des interactions avec des médicaments qui puissent poser problème.

Chardon-Marie
Le chardon-Marie (Silybum marianum) est utilisé pour combattre les troubles digestifs, les maladies du foie et de la vésicule biliaire. Le chardon-Marie n’induit pas et n’inhibe pas les enzymes CYP1A2, CYP2D6, CYP2E1, CYP3A4 ou le transporteur P-gp dans les études cliniques chez l’homme. Il est possible que le chardon-Marie inhibe l’enzyme CYP2C9 et qu’il fasse diminuer par conséquent la concentration des médicaments tels la warfarine (Coumadin®), la phénytoïne (DilantinMD) et le diazépam (Valium®).

Curcumine
La curcumine est le pigment principal du curcuma (Curcuma longa), de couleur jaune éclatant, qui est utilisé comme colorant alimentaire et comme supplément. La curcumine est utilisée en supplément pour traiter les troubles digestifs, soulager les maladies inflammatoires (ex. : arthrite rhumatoïde) et il pourrait aussi prévenir des maladies cardiovasculaires et certains cancers (non prouvé). Une étude montre que la curcumine induit l’expression de l’enzyme CYP1A2, ce qui pourrait causer une diminution des niveaux de plusieurs médicaments antidépresseurs et antipsychotiques. D’autre part, quelques études cliniques chez l’homme ont montré que la curcumine n’a pas d’effet sur plusieurs enzymes métaboliques importantes, incluant CYP3A4, CYP2C9 et UGT.

Échinacée
L’échinacée (Echinacea purpurea) est utilisée pour prévenir les infections des voies respiratoires supérieures (rhume, sinusite) et des voies urinaires et pour prévenir le rhume. L’échinacée n’induit pas et n’inhibe pas les enzymes CYP2D6 et CYP2C9, non plus que le transporteur P-gp dans les études chez l’homme. Des résultats contradictoires ont cependant été publiés sur les effets de l’échinacée sur les enzymes CYP3A4 et CYP1A2. Il faut par conséquent être prudent lorsque l’on prend des médicaments qui sont métabolisés par ces deux enzymes, ce qui inclut des antidépresseurs et des antipsychotiques.

Ginkgo
Le ginkgo (Ginkgo biloba) est utilisé pour atténuer les symptômes de l’anxiété et du déclin cognitif (démences), les troubles de la vue (rétinopathie, glaucome) et le syndrome prémenstruel. Le ginkgo est un inhibiteur de l’agrégation plaquettaire et pourrait donc en théorie accroître le risque de saignements, en particulier en combinaison avec des médicaments antiplaquettaires ou anticoagulants. Cependant, plusieurs études cliniques et populationnelles n’ont pas détecté de risque accru de saignement avec des suppléments de ginkgo. Par contre, il semble que dans une seule étude, le ginkgo en combinaison avec l’anticoagulant warfarine (Coumadin®) augmentait le risque de saignements. Les personnes qui prennent des anticoagulants devraient éviter de prendre des suppléments de ginkgo. Plusieurs études cliniques ont démontré que le ginkgo n’a pas d’effets sur les principaux enzymes métaboliques du cytochrome P450.

Ginseng américain
Le ginseng américain (Panax quinquefolius) ressemble au ginseng asiatique, mais sa composition en ginsénosides, les molécules actives de cette plante, est quelque peu différente, aussi faut-il s’abstenir de faire des généralisations sur les effets de ces deux plantes. Il y a beaucoup moins d’études publiées sur le ginseng américain que sur le ginseng asiatique. Les études précliniques suggèrent que le ginseng américain n’a pas beaucoup d’interactions avec les médicaments. Des études chez l’homme n’ont pas montré d’effets du ginseng américain avec deux médicaments contre le VIH/SIDA (indinavir et zidovudine), alors qu’une autre étude a montré une interaction de cette plante avec la warfarine. Les personnes qui prennent de la warfarine devraient donc surveiller avec soin leur INR (International Normalized Ratio), une mesure de la coagulation sanguine, ou éviter de prendre des suppléments contenant du ginseng américain.

Ginseng asiatique
Le ginseng asiatique (Panax ginseng) induit l’expression de l’enzyme CYP3A4, ce qui pourrait diminuer l’efficacité de plusieurs médicaments, incluant des bloqueurs des canaux calciques, plusieurs médicaments contre le cancer et le VIH/SIDA, certains médicaments contre l’hypertension et l’hypercholestérolémie (statines) et certains antidépresseurs. Il est par conséquent suggéré d’éviter d’utiliser le ginseng asiatique, qu’il provienne de la Chine, de la Corée ou du Japon, en combinaison avec la plupart des médicaments. Cependant, plusieurs études chez l’homme ont démontré que le ginseng asiatique n’a pas d’effets sur d’autres enzymes métaboliques (CYP1A2, CYP2D6, CYP2E1) ou sur le transporteur P-gp. Les médicaments métabolisés ou transportés par ces protéines pourraient donc être utilisés sans danger avec le ginseng asiatique. Les études sur les interactions avec la warfarine montrent peu ou pas d’effet.

Hydraste du Canada
L’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)est utilisée en médecine traditionnelle pour traiter, entre autres, les infections et inflammations gastro-intestinales et les troubles digestifs telles la gastrite et la dyspepsie. L’hydraste du Canada est un inhibiteur de deux importantes enzymes métaboliques, CYP3A4 et CYP2D6, qui métabolisent plus de la moitié des médicaments couramment utilisés. Les suppléments d’hydraste du Canada sont probablement sûrs en combinaison avec certains médicaments, mais cela n’est pas recommandé avec la plupart des médicaments.

Kava
Le Kava (Piper methysticum) est une plante apparentée au poivre, originaire du Pacifique occidental. Des infusions de kava sont utilisées pour lutter contre les symptômes du stress, de l’anxiété et de la dépression. Le kava est un hypnotique à forte dose. Le kava n’a pas d’effets sur les enzymes CYP1A2 et CYP2D6, CYP3A4 et sur le transporteur P-gp selon plusieurs les études réalisées chez l’homme. Dans une étude le kava a inhibé l’enzyme CYP2E1, une enzyme impliquée dans le métabolisme de plusieurs anesthésiques, ainsi que celui de l’acétaminophène. En outre, les résultats de deux études in vitro suggèrent une inhibition potentielle de CYP2C9 et CYP2C19, qui sont impliquées dans le métabolisme de nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens, bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine, Glipizide (Glucotrol), glyburide, rosiglitazone (Avandia), acide valproïque (Depakene), warfarine, inhibiteurs de la pompe à protons, phenytoïne (Dilantin), et clopidogrel (Plavix). Les patients qui prennent du kava devraient être avertis d’arrêter d’en prendre au moins cinq jours avant une intervention chirurgicale avec anesthésie générale. Les patients qui prennent des médicaments métabolisés par le CYP2C9 ou CYP2C19 doivent être surveillés de près pour d’éventuels effets cliniques indésirables et des anomalies dans les résultats de laboratoire (ex.: niveau de glucose, taux d’HbA1c, INR) ou ils ne devraient pas utiliser de suppléments contenant du kava. La prudence est de mise pour les patients qui prennent des dépresseurs du système nerveux central, tels que les benzodiazépines ou l’alcool, en raison du risque accru de somnolence et de dépression du réflexe moteur.

Millepertuis
Le millepertuis (Hypericum perforatum) est utilisé pour traiter la dépression légère et modérée, l’anxiété, les troubles psychosomatiques, l’agitation nerveuse et les troubles digestifs. Le millepertuis est un inducteur puissant de CYP3A4 et du transporteur P-gp qui réduit la concentration effective de nombreux médicaments, incluant la cyclosporine et le tacrolimus (deux immunosuppresseurs), la warfarine (anticoagulant), les inhibiteurs de protéases, l’irinotécane, la théophylline, la digoxine, la venlafaxine et des contraceptifs oraux. Il est fortement recommandé d’éviter complètement de consommer le millepertuis en même temps qu’un médicament, sous ordonnance ou non.

Palmier nain
Le palmier nain (Serenoa repens) est utilisé en médecine traditionnelle par les autochtones des Amériques pour traiter divers problèmes du système urinaire et reproducteur. Le palmier nain n’induit pas et n’inhibe pas les enzymes CYP1A2, CYP2D6, CYP2E1 et CYP3A4 dans les études cliniques chez l’homme. Il est donc peu probable que le palmier nain ait des interactions avec des médicaments qui puissent poser problème.

Thé vert (extrait)
Le thé vert (Camellia sinensis) traditionnellement cultivé en Asie est consommé pour prévenir les maladies cardiovasculaires et certains cancers, diminuer le taux de cholestérol sanguin et réduire la tension artérielle. Les interactions potentielles du thé vert avec les médicaments ont été étudiées in vitro et chez l’homme, mais les résultats sont contradictoires. Les études in vitro indiquent que le thé vert a des interactions alors que les études cliniques chez l’homme n’ont pas trouvé d’effets sur deux des enzymes métaboliques les plus importants (CYP2D6 et CYP3A4). Les extraits de thé vert font augmenter la concentration du médicament simvastatine (Zocor), probablement à cause de l’inhibition de la P-gp. D’autre part, des études ont montré des inhibitions des transporteurs OATP1A1 et OATP1A2 qui sont impliqués dans le transport de plusieurs médicaments, tels les statines, les fluoroquinolones, certains bêtabloquants, l’imatinib (Gleevec) et des antirétroviraux. Il faut par conséquent éviter de prendre des suppléments de thé vert avec des médicaments qui sont transportés par la P-gp, OATP1A1 ou OATP1A2.

Valériane
La valériane (Valeriana officinalis) est utilisée depuis la Grèce antique pour atténuer l’anxiété et les troubles du sommeil (insomnie). La valériane n’inhibe pas et n’induit pas les enzymes CYP1A2, CYP2D6, CYP2E1 ou CYP3A4. Il est donc peu probable que la valériane ait des interactions avec des médicaments qui puissent poser problème.

Il est important d’informer son médecin et son pharmacien des suppléments alimentaires qu’on a l’habitude de consommer, afin qu’ils puissent juger des possibles interactions avec des médicaments sous ordonnance. Or il semble que seulement le tiers des personnes qui consomment des suppléments en informe leur médecin. Puisque la majorité des patients n’informent pas leur médecin de la prise de suppléments, la stratégie la plus importante pour identifier des interactions entre les suppléments et les médicaments consiste pour le médecin à développer une relation de confiance avec ses patients, afin d’encourager une discussion sur le sujet.

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